Education
Congo - Brazzaville : 1000 milliards pour la relance de l'école primaire et secondaire
En 2015, le taux de réussite du baccalauréat général était de 10,08%, en effet sur 66587 postulants seuls 6368 ont pu s'admettre avec une mention passable, 342 avec une mention assez bien et 4 avec une mention Bien. Le taux de réussite de 10, 08% est largement en baisse par rapport à celui de l'année précédente où il s'élevait à 30, 44%.
Pour le BEPC, te taux de réussite était de 34,04 en effet sur 93471 candidats seuls 31813 ont pu s'admettre. La encore on peut noter une baisse car l'année précédente le taux était de 47,39.
Ces résultats permettent de constater que les niveaux d'études des jeunes baissent considérablement. Le système éducatif du Congo démontre ainsi qu'il forme de moins en moins les cadres qui peuvent contribuer au développement économique et social du pays.
Dans le cadre de l'amélioration de son économie, le Congo s'est fixé comme objectif d'être un pays émergent en 2025.
Il n'existe pas de critères précis pour qualifier un pays d'émergent. Néanmoins les points les plus utilisés par les experts sont les suivants :
Une croissance économique potentielle: elle doit être supérieure à 5 % sur le long terme.
La démographie: la population doit être jeune et éduquée et avec une croissance démographique notable. Pour certains économistes, posséder 100 millions d'habitants est un minimum afin de constituer un marché domestique important.
Une économie diversifiée: l'économie ne doit pas être dépendante des exportations de matières premières. Des secteurs comme l'industrie et les services sont donc développés.
La stabilité politique: les institutions politiques doivent être stables pour permettre la mise en place de politiques de longue durée (constructions d'infrastructures…).
Ainsi comment le Congo peut-il devenir un pays émergent en 2025, si le système éducatif ne répond pas aux critères énoncés ci-dessus et donc ne permet pas de former les cadres pour soutenir son économie ?
Dans ce document, vous retrouverez une proposition pour relancer l'enseignement primaire et secondaire qui se fixera sur les points suivants : situation des enseignants, établissements publiques, les programmes scolaires, situations des étudiants, l'administration et financement des politiques.
I. SITUATION DES ENSEIGNANTS
Les enseignants jouent un rôle majeur dans l'éducation nationale. Pour cela il est important que ces derniers aient un niveau de vie qui les permet d'être performants au travail.
Les enseignants sont des fonctionnaires de l'état et la grille salariale est la même pour tous les fonctionnaires. Un salarié de catégorie 3 ayant un indice 403 gagne 120.825 Francs CFA par mois.
Dans le contexte socio-économique actuel, pour que les enseignants puissent avoir un niveau de vie correct, ils devraient percevoir la somme de 200 .000 Francs CFA soit une hausse de 65%.
Evidement toutes les autres catégories supérieures pour de besoins d'équité auront les mêmes augmentations.
Les enseignants sont des fonctionnaires de l'état et il faut donc appliquer ces règles à tous les fonctionnaires.
Pour informations ci-dessous un extrait sur les grilles salariales de la fonction publique.
La catégorie 1, réservée aux fonctionnaires les plus gradés a un salaire de base, sans primes et indemnités de 602.500 FCFA
Par contre, un agent classé dans la catégorie 2, et à l'indice 1316, considéré comme la plus élevé de ladite catégorie a 329.000 FCFA
Les agents les moins gradés de la Fonction publique et classés à la catégorie 3, indice 767 ont un salaire brut de 191.750 FCFA ce mois
Le moins gradé de cette catégorie avec indice 403, considéré comme le plus bas salaire de la Fonction publique est 120.825 FCFA.
D'un point de vue de la formation, il est impératif de les former correctement et de prévoir également des remises à niveau régulières. Pour cela, il est important de réhabiliter les écoles normales des instituteurs et de les implanter sur tout le territoire national
II. ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
Les conditions d'études des élèves doivent être optimales, ainsi il est important de définir les caractéristiques pour qu'un établissement public ou privé soit considéré comme une école.
Un établissement peut être considéré comme une école si les conditions suivantes sont respectées :
- Toutes les classes ont des bancs et des tableaux
- Les classes ont des climatiseurs
- Les établissements sont dotés de laboratoires
- Les établissements ont une bibliothèque
- Les établissements ont des salles informatiques
- Les établissements ont des toilettes seines
- Les établissements ont une cantine
- Les établissements ont de l’électricité
- Les établissements ont de l’eau potable
Dans le rapport national de la république du Congo fait par le ministère de l'enseignement primaire et secondaire chargé de l'alphabétisation, nous retrouvons les informations ci-dessous
Distribution des ressources dans l'enseignement primaire par Département, 2003 (Données mondiales de l'éducation, 7ème édition)
Département |
Nombre d’élèves |
Nombre d’enseignants |
Nombre de classes |
Taux d’encadrement |
Ratio élèves |
Kouilou |
136926 |
2631 |
2733 |
52,04 |
50,10 |
Niari |
4228 |
450 |
850 |
9,39 |
4,97 |
Lékoumou |
15718 |
145 |
383 |
108,4 |
41,03 |
Bouenza |
60241 |
400 |
1015 |
150 ,6 |
59,35 |
Pool |
7425 |
71 |
249 |
104,5 |
29,81 |
Brazzaville |
154265 |
2944 |
2482 |
52,39 |
62,15 |
Plateaux |
26526 |
270 |
774 |
98,24 |
34,27 |
Cuvette |
28593 |
359 |
591 |
79,64 |
48,38 |
Cuvette – Ouest |
12456 |
182 |
573 |
68,43 |
21,73 |
Sangha |
N.D |
72 |
382 |
n.d |
n.d |
Likouala |
N.D |
214 |
192 |
n.d |
n.d |
Distribution des ressources dans l'enseignement secondaire par Département, 2003 (Données mondiales de l'éducation, 7ème édition)
Département |
Nombre d’élèves |
Nombre d’enseignants |
Nombre de classes |
Taux d’encadrement |
Ratio élèves |
Kouilou |
32249 |
1040 |
555 |
31 |
58.10 |
Niari |
9804 |
226 |
297 |
43,38 |
33 |
Lékoumou |
3064 |
84 |
62 |
36.47 |
49.41 |
Bouenza |
11085 |
320 |
215 |
34.64 |
51.55 |
Pool |
1932 |
49 |
45 |
29.77 |
42.93 |
Brazzaville |
58983 |
1981 |
1354 |
50.74 |
43.56 |
Plateaux |
5176 |
102 |
130 |
95.09 |
39.81 |
Cuvette |
6847 |
72 |
152 |
80.02 |
45.04 |
Cuvette – Ouest |
3521 |
44 |
67 |
63.65 |
52.55 |
Sangha |
2801 |
52 |
62 |
63,65 |
45,17 |
Likouala |
2364 |
40 |
69 |
59,10 |
34.26 |
Les résultats ci-dessous montrent que le taux d'encadrement du cycle primaire et secondaire est très élevé et ne permet pas aux enseignants de bien suivre ces élèves.
Pour garantir un enseignement de qualité il est important de se fixer un objectif sur le nombre d'élève.
En se basant sur étude comparative des pays de l'OCDE, il faudra dans le Cas du Congo Brazzaville mettre 30 élèves par classe.
Pour cela il va falloir embaucher des enseignants et construire des classes en privilégiant les zones rurales et semi urbaine.
Dans nos estimations, il faudra construire environ 1500 classes pour l'école primaire et 500 classes pour l'école secondaire et embaucher environ 1000 enseignants.
III. PROGRAMMES SCOLAIRES
Pour retrouver une école compétitive, il est important que les programmes scolaires soient mis à jour régulièrement pour répondre aux besoins de l'Etat. Aujourd'hui par exemple il est important de d'introduire dans nos formations l'apprentissage de l'informatique mais aussi de l'instruction civique, de la morale, de l'hygiène etc..
Pour la relance de ce secteur, il est important de mettre en place les états généraux de l'éducation où les enseignants, la société civile et les responsables politiques pourront travailler ensemble afin de définir les bases du système éducatif, les besoins de l'état et la feuille de route pour son application.
IV. SITUATIONS DES ETUDIANTS
Les étudiants doivent avoir les moyens de se déplacer pour rejoindre les écoles, les moyens pour manger dans les cantines scolaires et les moyens pour acheter des fournitures scolaires.
Pour cela il va falloir mettre à disposition des bus scolaires ainsi que des aides sociales pour permettre aux élèves de se restaurer et d'acheter des fournitures.
V. ADMINISTRATION
L'administration de l'éducation nationale va devoir mettre à disposition des outils efficaces, rapides et performants pour gérer les affaires courantes mais aussi pour améliorer les organisations des différents examens. Pour cela on pourrait s'appuyer sur des nouvelles technologies pour intégrer ces principes dans toutes les procédures.
VI. CONCLUSION
La mise en place de ces politiques a un coût qui est estimé à 1000 milliards de FCFA qui pourront être financé en 10 ans, soit 100 milliards de FCFA par an.
Le gouvernement Congolais a augmenté la masse salariale des fonctionnaires en 2016 et nous saluons cet acte car il a permis d'améliorer les conditions de vie de nos fonctionnaires.
Malheureusement dans le domaine de l'éduction, aucune politique n'a été mise en œuvre pour construire des nouvelles écoles, pour améliorer les conditions d'étude de nos élèves et les conditions de travail de l'administration de la fonction publique. C'est pourquoi en vue des élections du 20 mars 2016, nous souhaitons que les différents candidats intègrent ces aspects dans leurs programmes.