Frédéric Louvosso

Frédéric Louvosso

Analyse de la situation politique du Congo Brazzaville: De 1960 à 2015.

Ce document retranscrit le compte  rendu de la réunion de travail du 20/12/ 2015 de la jeunesse Africaine  qui avait pour objectif de faire un bilan sur la situation politique Congo Brazzaville en se basant sur un rappel historique.  Cette analyse aura pour but de définir de  nouvelles bases  pour que les  Africains puissent véritablement connaitre un  réel développement  au service de toute la  population. C’est pourquoi les réflexions  seront orientées vers du pragmatisme afin de trouver des axes d’améliorations.

 

 

Rappel Histrique

 

 

Le Congo Brazzaville a connu son indépendance le 15 Aout 1960 et depuis ce jour ce pays a connu plusieurs crises politiques :

-          En 1960, l'abbé Fulbert Youlou, alors premier ministre, devient le premier Président de la République du Congo. Il reste à ce poste jusqu'en 1963. Au cours des événements des 13, 14 et 15 août 1963. Ces journées sont appelées les « Trois Glorieuses ». L 'abbé Youlou, est contraint à la démission sous la pression des syndicalistes.

 

-          Le 2 août 1968, à la suite du soulèvement de certains éléments de l'armée, Massamba-Débat est contraint de se retirer à Boko (région du Pool), son village natal, puis de donner sa démission le 4 septembre 1968. L'élément déclencheur du putsch a été l'arrestation du capitaine Marien Ngouabi, officier de l'armée congolaise connu pour ses convictions socialistes. Libéré le 31 juillet par un groupe de parachutistes, celui-ci crée le 2 août le CNR (Conseil national de la Révolution), dont il prend la tête. Le capitaine Alfred Raoul, proche de ce dernier, fait fonction de chef de l'État jusqu'à ce que le CNR s'autoproclame « organe suprême de l'État » le 31 décembre 1968. À partir de cette date, Marien Ngouabi, qui s'est entretemps promu au grade de commandant, est chef de l'État congolais

 

-          A partir de 1970,  le régime est instable et doit faire face à de nombreuses tentatives de coup d'État : à la tête d'un commando, le lieutenant Kinganga s'empare des bâtiments de la radiodiffusion et télévision congolais le 23 mars 1970, avant d'être abattu ; le 22 février 1972, le lieutenant Ange Diawara tente de prendre le contrôle de Brazzaville, avant de prendre le maquis dans la région du Pool, où il résiste au pouvoir jusqu'au printemps 1973. De nombreuses vagues d'arrestations touchent les personnalités soupçonnées d'être impliquées dans ces tentatives, notamment l'ancien Premier ministre Pascal Lissouba, arrêté à plusieurs reprises, notamment à l'occasion des grèves de 1976 à Brazzaville et de l'assassinat de Marien Ngouabi en 1977.

 

-          Le 18 mars 1977, le président Marien Ngouabi est assassiné dans sa résidence. Dans les jours qui suivent, le cardinal Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville (le 22 mars) et l'ancien président de la République Alphonse Massamba-Débat sont également assassinés. Le 5 avril 1977, le colonel Joachim Yhombi-Opango, devient président de la République, et ce jusqu'en février 1979.

 

-          Le 5 février 1979, le colonel Denis Sassou Nguesso, prend le pouvoir ; il qualifie par la suite son coup d'État de « riposte résolue de l'ensemble des forces de gauche de notre pays contre le courant droitier », visant à rompre avec « la politique d'irresponsabilité, de démission nationale, d'obscurantisme et d'aplatissement devant l'impérialisme des éléments de la bourgeoisie bureaucratique ». Il reste au pouvoir jusqu'en août 1992.

 

-          Les tensions s'accentuent à la fin de la première présidence de Sassou-Nguesso, en particulier après l'adoption d'un plan d'ajustement structurel en juin 1985, la dette extérieure du Congo étant devenue impossible à maîtriser. Des émeutes lycéennes se produisent les 9 et 11 novembre 1985. Mais le régime ne commence réellement à perdre le contrôle de la situation qu'au milieu de l'année 1990. La Confédération syndicale congolaise (CSC) présidée par Jean-Michel Bokamba-Yangouma, s'oppose à un projet d'abaissement de l'âge de la retraite des fonctionnaires de 60 à 55 ans, et se détache peu à peu du parti unique. Elle prend son indépendance le 16 septembre 1990. La fin de l'année est marquée par de nombreuses grèves.

 

-          La Conférence nationale s'ouvre le 25 février 1991, et se proclame immédiatement souveraine. Elle est présidée par l'évêque d'Owando, Mgr Ernest Kombo. Y siègent des représentants de l'État, de partis politiques et d'associations de la société civile. Le président Sassou-Nguesso se voit retirer la plupart de ses prérogatives, mais n'est pas destitué. La restauration des symboles de la 1ère République, la Congolaise, l'hymne national et le drapeau tricolore proposé par Mbiki De Nanitélamio le président du RPR : est approuvée. Un Conseil supérieur de la République (CSR) remplace l'Assemblée nationale populaire.

 

-          Une nouvelle constitution est approuvée par référendum le 15 mars 1992, avec 96,3 % de oui. La République populaire du Congo redevient « République du Congo »..Dans la foulée de l'adoption de la nouvelle constitution se tiennent les différents scrutins : municipal et régional en mai 1992, législatif en juin-juillet. Lors des législatives, l'UPADS (Union panafricaine pour la démocratie sociale) de Pascal Lissouba arrive en tête devant le MCDDI (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral) de Bernard Kolélas et le PCT. Lors de l'élection présidentielle, en août, Pascal Lissouba et Bernard Kolélas passent le premier tour avec respectivement 35,9 et 20,3 % des voix. Denis Sassou-Nguesso arrive en troisième position avec 16,9 % des voix ; au deuxième tour, il apporte son soutien à Pascal Lissouba, qui est élu avec 61,3 % des suffrages contre 38,7 % à Bernard Kolélas.

 

-          En 1997, Sassou veut entrer dans une ville du nord, Owando, sur une chaise à porteur traditionnelle réservée aux dignitaires locaux. Les villageois s'y opposent. Les Cobras, présents, ouvrent le feu et font plusieurs morts. Sur la route de Brazzaville, Sassou s'arrête à Oyo où il continue à faire massacrer les fuyants d'Owando. Le 5 juin 1997, des militaires gouvernementaux entourent la résidence de Sassou à Brazzaville, sur mandat d'amener du procureur d'Owando contre deux officiers impliqués dans les violences des semaines précédentes. Sassou déploie alors un impressionnant armement (chars légers, canons) et ses troupes combattent l'armée congolaise. Le 15 octobre 1997 la guerre civile du Congo voit la victoire de Denis Sassou-Nguesso, aidé par des troupes angolaises. Il abroge la constitution de 1992.

 

-          En 2002 est adopté une nouvelle constitution supprimant le poste de premier ministre, renforçant les pouvoirs du président de la république. Le président est élu pour un mandat de 7 ans renouvelable une seule fois. La même année a lieu l'élection du président de la république ; Denis Sassou-Nguesso est reconduit à son poste. Le président  va également  gagner ce scrutin de  2009.

 

-          En 2015,  le Président Denis Sassou Nguesso  a organisé un referendum pour abroger la constitution de 2002. En effet cette constitution l’interdisait de se représenter aux élections présidentielles  pour des raisons liées aux limitations du nombre de mandats et de l’âge des candidats.  La tenue du referendum  a  créé de vives tensions dans le pays le 20 Octobre 2015 qui a causé la mort de 51 Congolais.

 

 

 

Analyse  politique

 

 

Le rappel historique fait ci-dessus montre que  depuis les années de l’indépendance,  les responsables politiques Congolais n’ont cessé de se battre pour conquérir  le pouvoir  sans se préoccuper véritablement du développement du pays. En effet  un parti politique  a  pour rôle de :

 

  1. recueillir les besoins et les problèmes des citoyens identifiés par les membres et sympathisants
  2. sensibiliser les électeurs et les citoyens au fonctionnement du système politique et électoral
  3. concilier les revendications opposées et les transformer en politiques générales
  4. inciter les citoyens à participer aux décisions politiques et transformer leurs opinions en politiques viables
  5. canaliser l’opinion publique des citoyens vers le gouvernement
  6. recruter et former les personnes qui souhaitent être élues à une charge publique

 

Au jour d’aujourd’hui aucune  formation politique  ne joue ce  rôle car les partis ne passent  leurs temps qu’à se mobiliser pour aller aux différentes élections, parler de referendum, de changement de constitution sans pourtant donner une réelle vision  sur la construction de la nation  afin de garantir un réel  progrès économique et social. 

 

Comment pouvons-nous construire une maison sans avoir un plan ? Nous passerons  nôtre temps  à construire et détruire  en ne faisant que perdre du temps. Il ne faut donc pas s’étonner que nous sommes les champions pour  construire  des aéroports  sans vols ?  Des  Hôtels sans clients  ou des stades sans championnat !  Tout cela est le pur produit du manque de vision de nos hommes politiques qui ont  un seul objectif : asservir leur ego !

 

En effet la plupart des dirigeants pensent que faire de la politique est un levier social  pour dominer les autres citoyens c’est pour ces raisons que plusieurs intellectuels s’improvisent dans cette science sans avoir aucune formation, aucune vison et surtout aucune pensée politique et causant ainsi des dégâts inimaginables dans tous les secteurs  d’activités.

A titre d’exemple,  nous pouvons parler du travail. Pendant plus de 40 ans le Congo a connu plusieurs booms pétroliers et  n’a jamais pu réduire significativement le chômage.

 

Les différentes crises qui ont eu lieu au Congo Brazzaville ont néanmoins permis de réveiller  la conscience des Congolais et de renforcer le sentiment d’unité nationale.  En effet le peuple Congolais se rend compte de la nécessité d’avoir des responsables politiques sérieux qui doivent se préoccuper des problèmes du peuple,   pour que ce dernier aspire à une réelle liberté dans le respect des règles. 

Il ne sera donc plus envisageable d’élire un citoyen à un poste sans qu’il ne puisse présenter un projet de société viable  garantissant  l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.  

 

 

Conclusion

 

 

Cette analyse a mis en évidence  un échec  des responsables politiques qui ne se sont pas préoccupés des besoins et des aspirations du peuple. Cette situation a néanmoins créé  une prise de conscience  qui de façon inévitable sera le nouveau socle de la politique Congolaise.

 

Pour cela, il va falloir que les jeunes prennent leurs responsabilités  et les plus ainés les forment pour être les hommes et les femmes de demain.  En effet ce sont tous les Congolais, tous ensemble qui avec du travail, de l’assiduité, de persévérance, de l’humilité et privilégiant toujours l’intérêt national pourront construire le Congo de demain.



05/01/2016
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