Frédéric Louvosso

Frédéric Louvosso

Le Pouvoir : Une opposition faible est-ce un avantage pour la majorité ?

Depuis la victoire du président Denis Sassou Nguesso aux élections présidentielles  du 20 mars 2016,  les partis de l’opposition semblent avoir disparus de l’espace politique Congolais, tout comme si l’opposition était essoufflée ne sachant plus quoi faire.  Pour aggraver cette situation, les Congolais à tort ou à raison pensent que l’opposition est la continuité du  pouvoir et ils ne font plus confiance à ces leaders, car selon eux ils sont tous corrompus (nguirisés).

 

Cet étant pouvons-nous dire que cette situation profite vraiment aux partis de la majorité ? Est-ce vraiment un avantage d’avoir une opposition crédible ?

Avant de répondre à cette question, il est important de définir le rôle de l’opposition dans une démocratie afin d’avoir des éléments d’analyse.

 

On désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n’appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s’y opposant. L’opposition a, dans les démocraties, plusieurs fonctions.

  • Tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteinte aux droits et libertés.

 

  • L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. L’opposition peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.

 

  • Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.

 

Le rôle de l’opposition est donc essentiel en démocratie. C’est pourquoi certains pays lui ont organisé un véritable statut. Ainsi, le Congo Brazzaville comme la Grande Bretagne ont érigé la fonction de chef de l’opposition en fonction officielle.

 

Dans notre pays, l’opposition par son absence sur le terrain ne s’inscrit pas dans une réelle démarche qui permet de garantir une alternance politique, un renouvellement des cadres et ne constitue surtout pas un contre-pouvoir. Comme si cela ne suffisait, l’opposition contribue à tuer tous les espoirs du peuple Congolais qui croyait à l’alternance politique et générationnelle.

 

La crédibilité de l’opposition est donc un élément subjectif très important pour avoir la confiance du peuple lors des différentes échéances électorales mais aussi pour améliorer la visibilité du pays à l’étranger.

 

Dans le contexte international actuel, les  pays où l’opposition est très  faible sont considérés comme des dictatures. Situation  qui fait fuir les capitaux étrangers pour la simple raisons que les états correspondants sont considérés comme instable et avec un fort risque d’investissement.

 

Avec la chute du prix du baril de pétrole, le Congo Brazzaville est en train de vivre une situation difficile  sur le plan économique et social.

 

En effet plusieurs entreprises  par le manque de marchés sont  en train de licencier  en augmentant ainsi les rangs des chômeurs. Les congolais sont de plus en plus plongés dans la pauvreté, de plus en plus de famille ne savent pas comment subvenir à leurs besoins quotidiens.

 

La délinquance qui  manifeste par l’apparition des gangs « bébés noirs » est une conséquence de la directe de la  pauvreté  qui touche le pays.

Pour renflouer les caisses de l’état, dont l’alimentation  était fortement liée aux  revenus pétroliers, le gouvernement à augmenter les impôts. Situation qui a en entrainée une inflation sur les denrées alimentaires, médicaments et d’autres produits de première nécessité.

 

Dans le contexte actuel si l’opposition travaillait sérieusement pour créer une réelle dynamique de changement, en donnant des gages de stabilité (liberté, paix, sécurité, etc…)aux organismes de créditeurs pour octroyer plus facilement des fonds à l’état Congolais.

 

Aussi impensable  soit-il, je pense donc que l’opposition Congolaise est aussi responsable des malheurs de nos populations qui pensent d’ailleurs qu’elle travaille pour le pouvoir. En se tenant à cette réflexion, nous pouvons donc dire que soutenir les leaders de ces partis, pour maintenir une opposition faible pourrait être vu comme une erreur. En effet cette situation maintiendrait le pays dans un état instable et contribuerait aussi à  créer une cohésion au sein des opposants (les vrais)  qui voient en la majorité qu’un ennemi.

 



25/10/2016
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